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Ju-Jitsu
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Témoignages

(par qui a pratiqué du Surace Ju-Jitsu)


Patrick Périer

A l’époque étudiant en économie à l’Université de Jussieu

Les mots qui suivent vont tenter d’expliquer mon évolution au sein du Butokukai.

J’essaie d’être le plus clair possible.

Mais avant tout je veux remercier Maître Stefano pour tout ce qu’il m’a appris et pour la confiance qu’il me témoigne.

J’en suis et j’en serai éternellement reconnaissant.

J’ai, en ce Shihan Dai, confiance absolue.

Je me suis aperçu qu’en pratiquant le jujitsu se révélait en moi des vérités soudaines et tout à fait contraires à ce que, par mon éducation, j’avais pu apprendre.

A mesure que mon esprit et mon corps se réconciliaient, ces vérités se sont faites plus nombreuses.

Elles remontaient du fond de mon être et répandaient ainsi une confiance en moi toujours plus grande.

Je crois être arrivé au stade où je contrôle mon esprit et quelquefois même je neutralise le coté noir de cet esprit.

Je m’explique: j’ai la sensation qu’en chacun de nous sont développés à des degrés variables tous les sentiments et caractères humains et que seulement quelques-uns s’affirment plus que d’autres.

Au cours de mon évolution dans le Butokukai tous ses sentiments se sont défoulés en moi, provoquant ainsi des crises d’intensité variable selon l’ampleur du sentiment défoulé, mais aussi des moments de calme et de sérénité que jamais auparavant je n’avais connu.

Au départ je n’arrivais pas du tout à contrôler ce genre de manifestation; j’étais soumis à ce feu d’artifice fait de joie, de colère ou de désarroi, sans avoir le moindre contrôle sur ces forces qui se manifestaient.

Puis par la suite, tout au long de mon évolution de butoka, je suis arrivé petit à petit à contrôler cet esprit négatif (me contrôlant mieux techniquement je me contrôlais mieux mentalement) et quelquefois j’arrive à le neutraliser et à arriver à une concentration profonde.

Ces moment ne durent malheureusement pas très longtemps, mais à force de pratique j’y arrive de mieux en mieux.

Chaque jour je sens en moi toute la puissance de cet art martial «suprême», si bien que quelque fois cela m’effraie un peu.

Et en même temps cela me donne l’envie d’aller toujours plus loin dans cette voie.
Je suis arrivé à la conclusion suivante sur la maîtrise de l’esprit et du corps:

La première phase est la maîtrise de la technique qui va de pair avec l’apprentissage des possibilités de son corps, les premières prises de conscience de l’esprit et du corps séparé (on s’aperçoit que le corps et l’esprit agissent à part).

La seconde phase (on ne peut plus, à partir de ce moment, dissocier le corps de l’esprit) révèle l’étendue de l’esprit et sa force s’il pouvait être maîtrisé.

Les blocages commencent à se manifester puis à sortir.

Grâce à la maîtrise technique on arrive à mieux se maîtriser mentalement.

Viennent en suite le stade de la neutralisation de l’esprit mauvais et le stade de l’élimination de ce coté mauvais et sournois pour libérer le caractère vrai des sentiments.

De là découle le bien être intérieur. Je le sens déjà en moi. C’est ce qui me donne force et courage pour toujours continuer ma transformation intérieure.

Je suis un peu comme ce voyageur, qui ayant franchi un col, s’assoit sur une pierre pour contempler le chemin parcouru tout en sachant le chemin qu’il lui reste à parcourir avant que la nuit ne tombe.

Je témoigne à Maître Surace mon éternelle reconnaissance.

Par la suite il sera classé 3e à la Coupe du Monde de Jujitsu 1993, 2e à celles de 1994 et 1997. Actuellement il est cadre commercial en informatique, et directeur technique fédéral de la FFJJBA.

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