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Ju-Jitsu
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Témoignages

(par qui a pratiqué du Surace Ju-Jitsu)


Denise Dujardin

Employée à la SNCF

Voilà un peu plus d’une année que j’ai commencé la pratique du ju-jitsu Butokukai, et je vais tenter de faire le point.

Au début cela s’est passé presque malgré moi.

Je suis venue au cours sans rien en attendre, sans but défini. En me disant qu’après tout cela pouvait peut-être servir.

Daniel, mon mari, avait rencontré Maître Stefano au Shobudo.

Quand il apprit qu’il ouvrait un cours à la Mission italienne il fut très intéressé et souhaita changer de cours.

il comprit très vite que ce Maître pouvait lui apprendre beaucoup et qu’il devait détenir les secrets d’une méthode de défense très efficace.

Et que, grâce à lui, il allait enfin être sur la voie qu’il cherchait depuis plusieurs années.

Contrairement à moi, Daniel était très motivé ayant eu l’occasion de rencontrer la violence.

il commença donc cette nouvelle expérience en juillet 1988.

Bien vite, il souhaita que je le suive dans cette voie, que j’apprenne à me défendre efficacement, car il craignait toujours que je puisse être agressée.

Mais je ne me sentais pas vraiment concernée, bien que j’ai accepté d’avoir un stylo à gaz lacrymogène.

J’avais quelque fois assisté à des cours de judo, mais les chutes m’effrayaient et je ne sentais pas les applications du judo à la défense.

Un jour, pour faire plaisir à Daniel, je l’ai accompagné et j’assistai, en tant que spectatrice, à un cours.

Les techniques me semblaient exécutées sans force, avec souplesse et précision.

Maître Stefano disait souvent que cette méthode permettait au faible de venir à bout du fort.

Voilà qui était de nature à m’intéresser.

Cela pouvait être pour moi. Non pas que je suis une faible femme, mais je ne suis pas Hercule.

Je me suis donc inscrite au cours et commençai au mois de septembre 1988, à la fois pour tenter une expérience et pour faire plaisir à Daniel.

Bien que mes progrès aient été rapides j’ai eu, comme beaucoup je crois, des moments difficiles.

Je m’entraîne normalement avec des gens beaucoup plus forts que moi puisque je suis pour le moment la seule femme du cours (mais cela peut-être m’a-t-il finalement servi...).

Plus d’une fois ma fierté et mon amour propre ont été mis à l’épreuve, souvent j’ai serré les dents pour ne pas laisser apparaître mes faiblesses et mon découragement.

il est souvent pénible de ne pas arriver à reproduire un geste que l’on pense avoir compris, assimilé avec son cerveau; à surmonter "ses blocages" comme dirait Maître Stefano.

Ce qui est très important pour moi c’est de participer régulièrement au cours, même si certains soirs on se sent fatigué, déprimé par les soucis et le stress de la vie quotidienne, je me force à venir, et je m’aperçois à chaque fois que je repart tonifiée.

Pendant deux heures j’oublie tout, je me concentre sur l’apprentissage du JuJitsu.

Le fait de participer au même entraînement que Daniel, nous à fait connaître une période un peu pénible.

En effet il est apparu à un certain moment un sentiment de rivalité entre nous deux, incompatible avec 1’esprit "budo".

Je voulais absolument prouver (à qui? à moi-même sans doute) que j’étais capable de rivaliser avec plus fort que moi, et Daniel utilisait toute sa force physique, parce qu’il voulait me démontrer qu’il était et resterait plus fort que moi; ce qui avait pour effet de me bloquer lorsque je voulais effectuer une technique.

Nous nous étions mis dans une situation inextricable, le cap a été difficile à surmonter.

Pendant quelque temps Maître Stefano a évité de nous faire travailler ensemble.

Maintenant je pense que nous nous sommes calmés et il nous arrive de nous entraîner ensemble avec plaisir.

J’ai compris au fil des mois que la pratique du ju jitsu est une chose où il faut maîtriser ses états d’âmes.

Ceux qui n’ont pas compris cela n’ont pu continuer.

Nous avons encore beaucoup à apprendre. Toujours chercher à s’améliorer.

Depuis un an j’ai beaucoup changé aussi bien physiquement que moralement.

Je me sens plus forte, plus résistante, plus calme et plus sûre de moi-même dans mon travail.

Je pense que le JuJitsu sera pour moi la voie de la véritable sérénité.

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