E-mail:

Tél.: + 33 6 72 28 77 21
+ 33 6 63 44 93 49
Ju-Jitsu
En Français

Témoignages

(par qui a pratiqué du Surace Ju-Jitsu)


Yann Rigault

Cadre à Edf-Gdf. Français, il a pratiqué plusieurs Arts Martiaux au Japon

Je profite du début de ce stage de printemps 2003 pour livrer quelques réflexions sur ma vie et le ju-jitsu.

Je vais démarrer en racontant un peu mon enfance et mon adolescence, puis j’expliquerai comment j’ai eu la chance de découvrir le ju-jitsu Butokukai et Maître Surace, enfin, je donnerai quelques points de vue personnels sur cet art martial.

Je suis né en 1974 en banlieue parisienne.

J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont très tôt initié au sport en général.

A 7 ans, j’ai démarré le Judo en parallèle d’autres activités sportives (foot-ball, tennis, hand-ball).

J’étais un bon judoka, d’après mon professeur. Je progressais rapidement et passais mes ceintures les unes après les autres, tout en remportant de nombreuses compétitions locales, départementales ou en me classant en régionales.

Mais après 9 ans de pratique et au moment de préparer ma ceinture noire, j’abandonnai la pratique du judo.

J’y vois 2 raisons. La première, la raison pratique, mon niveau en hand-ball était bon puisque avec mon équipe nous évoluions en championnat national et que j’intégrais petit à petit l’équipe senior.

Les entraînements quotidiens et les matchs du week-end sur tout le territoire français m’empêchaient de pratiquer régulièrement le judo.

La deuxième, et à mon sens la véritable raison, était que malgré mes qualités sur le tatami, je ne me sentais pas à l’aise pour me défendre physiquement contre les autres, et c’est surtout par la parole, la ruse ou la fuite que j’évitais des conflits ou des « bagarres ».

A 23 ans, mes études terminées, j’étais en stage en entreprise ; j’avais un peu plus de temps et souhaitais pratiquer un art martial de self défense pour me sentir à l’aise.

J’ai acheté le magazine karaté-bushido et j’ai regardé les annonces de clubs.

J’ai vu la publicité pour la FFJJBA, mais devant tant de clubs, de disciplines et d’adresses, j’optais pour un cours de tai-jitsu avec accès illimité à la salle de musculation à mi-chemin entre mon travail et mon domicile.

Je suivais les cours avec assiduité et motivation. Ce tai-jitsu était très orienté karaté, si bien que nous faisions plus de techniques (coups de pieds et poings) et katas de karaté que de self défense.

Et quand bien même nous faisions du self-défense, les attaques étaient annoncées pour nous permettre de préparer notre riposte ; celle-ci étant différente si l’attaque vient de la gauche ou de la droite.

Mais je sentais bien que quelque chose n’allait pas. En fait, inconsciemment, je savais que dans la réalité ce sport ne m’était d’aucune utilité.

En février 1998, je partais pour le Japon pour travailler.

J’étais ravi. Payé et logé, j’habitais à Nagoya (une petite ville de 2.8 millions d’habitants).

J’étais au pays origine des arts-martiaux. Je pensais que ce serait bien le diable si je ne trouvais pas ce que je cherchais.

Une fois installé, je regardais sur internet ou dans des magazines des clubs de self-défense.

Au Japon, il existe un nombre très importants de clubs et de fédérations. Il n’y a pas comme en France 2 fédérations centrales qui avalent ou détruisent les autres (je parle des fédérations françaises de judo et de karaté).

Je me suis donc inscrit à plusieurs cours. J’ai démarré par le judo. J’ai mis une ceinture blanche et ai suivi un cours.

Et bien, pendant les randoris et malgré mon manque de pratique pendant 8 ans, je n’avais aucune difficulté à battre des ceintures noires expérimentées.

C’était normal, je pesais 83 kg pour 1m85 alors que les poids et tailles moyens des japonais du club étaient plutôt de 70 kg pour 1m70. Mon poids ou plutôt ma masse me donnait un avantage non négligeable.

J’ai arrêté au bout de 2 mois.

Après, j’ai pratiqué du « aiki-jitsu », sorte de karaté avec des clés, des projections, mais assez fluide.

Ensuite, j’ai pratiqué de l’aikido avec un disciple de maître Ueshiba en personne qui, heureux qu’un Français suivait ses cours, m’invitait souvent à la fin des leçons pour boire le thé avec lui pendant que des pratiquants avancés nous servaient.

J’en étais fier, mais très gêné (Je garde un souvenir agréable de ce personnage). Mais je cherchais du vrai self-défense, du vrai jujitsu.

Or, au Japon le seul jujitsu qui intéresse les jeunes est paradoxalement le jujitsu brésilien des Gracie, car les combats sont spectaculaires et la famille Gracie est une légende là-bas.

Je me suis donc inscrit à des cours de jujitsu brésilien.

Je dois avouer, que c’était ce que j’avais trouvé de plus efficace jusqu’ici en terme de défense au quotidien, mais les entraînements étaient durs et très axés sur le travail au sol.

Mais dans ma tête, je trouvais bizarre qu’un Brésilien (même si il apprit tout d’un Japonais expatrié au Brésil) soit le plus reconnu au Japon. J’en déduisis que l’esprit bushi du Japon s’était perdu avec l’arrivée de la nouvelle génération qui est plus intéressée par le base-ball, les jeux vidéos et la boxe thai que par les arts-martiaux japonais traditionnels.

Pendant mes recherches de ju-jitsu sur internet, je suis tombé sur plusieurs articles du ju-jitsu Butokukai enseigné à Paris.

C’est bien le comble, j’ai la chance d’être expatrié au Japon, et ce que je cherche me semble être enseigné en France uniquement et, qui plus est, à Paris. J’ai encore ces articles en ma possession.

Je décidais donc d’attendre mon retour en France, prévu fin 1999.

Rentré en banlieue, j’achetais la cassette n°1 de maître Surace. Mon impression fut confirmée, je voulais pratiquer ce ju-jitsu Butokukai.

En avril 2000, après un peu de temps pour trouver un travail et emménager avec ma femme, j’allais un vendredi midi rue château Landon, à côté de mon travail, pour une initiation gratuite.

Je me souviendrai toujours de ce moment car j’étais ce jour là le seul élève, et c’est un des assistant du Maître, Thierry Ovarlé, qui faisait ce cours.

Pendant quelques secondes, je me demandais ce que je faisais là, tout seul. Mais à peine Thierry me montra quelques dégagements de saisie que je compris la puissance de cet art-martial.

A la fin du cours, je demandais une licence pour m’inscrire définitivement.

Les techniques ne sont pas symétriques (ce que j’avais connu avant) certaines techniques sont polyvalentes, c’est à dire qu’elles s’adaptent à toutes les attaques d’un adversaire (dans mes anciennes pratiques je devais anticiper le coup de poing gauche ou droit ? ? ? pour esquiver à gauche ou à droite…).

Je pratiquai assidûment. J’avais trouvé ce que je cherchais. Ces cours était très pratique pour moi.

Nous étions 1, 2, 3 ou 4 élèves, rarement plus. Et je dois avouer égoïstement, que j’ai eu de la chance que peu d’élèves participent aux cours du midi. En effet, Thierry avait plus d’attention à nous consacrer.

De temps en temps, après le cours, nous allions boire un café et Thierry m’expliquait avec passion comment maître Surace pratiquait le mon-do (la « voie du dialogue ») après les cours et pourquoi c’était important.

Il me parlait des blocages physiques et psychologiques de la vie quotidienne.

La saison suivante, je continuais les cours du midi à Château Landon, mais j’allais aussi au cours dans le 5e arrondissements dans une grande salle pleine, elle, d’élèves, avec d’autres assistants du Maitre qui enseignaient, Bruno, Patrick ou Yves...

Ils ont tous en commun une passion pour le jujitsu qu’ils transmettent avec sincérité et honneur. Depuis 3 ans que je pratique, je n’ai jamais vu dans leurs yeux cette passion les quitter. Je tiens à tous les remercier pour leurs investissements.

En avril 2002, j’ai reçu le grade de ceinture noire. Bien que fier du travail accomplit, cette ceinture est à mes yeux le signe que la FFJJBA me reconnaît en tant qu’élève. Et je prend ce grade non pas comme un accomplissement, mais comme un démarrage, car plus je pratique, plus je ressens un besoin d’apprendre.

C’est paradoxal. A des moments, j’ai l’impression d’être moins performant sur la réalisation des techniques ou en combat, à d’autres moments je crois percevoir des améliorations.

En novembre 2002 j’ai pu connaître directemente Maître Stefano Surace, rentré à Paris de l’Italie où il avait conduit, deux ans durant, en tant que jouraliste d’enquête, une mémorable bataille de vérité suivie passionnemment par la presse du monde entier, y compris la française (Le Monde à la une, le Figaro, et pratiquement tous les autres quotidiens de l’Hexagone).

Et je me suis rendu compte que j’ai encore énormément de choses à découvrir.

Je trouve que l’enseignement de maître Stefano Surace permet à chacun de se réaliser.

Dans ses cours, il nous montre chaque technique avec précision, mais il laisse une certaine liberté de réalisation en fonction de notre personnalité.

Il nous explique les fondements des techniques, pourquoi un geste qui a l’air banal nous donne une force redoutable.

Il nous explique l’origine des techniques, l’utilisation et l’origine des armes (bâton, tonfa, matraque, sabre…).

Il nous raconte aussi l’histoire des arts martiaux en France, au Japon et à travers le monde.

Il nous explique des détails psychologiques de la personnalité humaine.

Il nous parle des blocages physiques ou psychologiques.

Il nous montre comment une mauvaise respiration peut être néfaste.

Enfin, il nous persuade que même l’agresseur le plus violent peut devenir un ami.

Sa conception du jujitsu n’est pas seulement un moyen de se défendre physiquement, mais un art de vivre, avec une haute valeur éthique et philosophique. Pour toutes ces raisons, je resterai toujours élève de ce Maître.

Le jujitsu a modifié mon comportement. Déjà, et c’est indéniable, je me sens confiant et en sécurité (pour moi et mes proches). Attention, je n’ai pas dit invulnérable ou «casse-cou»; mais j’arrive à mieux appréhender l’espace et les situations délicates.

De plus, je prend plus de recul sur la vie quotidienne, que ce soit dans mon travail ou dans mes relations avec les autres.

J’ai compris aujourd’hui pourquoi les soi-disant arts martiaux que je pratiquais plus jeune sont dans l’erreur.

Toutes ces choses bénéfiques qui me sont arrivées depuis que je pratique le ju-jitsu Butokukai, c’est à Maître Surace que je les dois.

En tant que jeune père, j’espère transmettre ma passion du ju-jistu à mes enfants. Ce serait un atout formidable pour eux dans la vie.

Merci à tous les assistants du Maître pour ce qu’ils font.

Merci à Maitre Stefano Surace d’être ce qu’il est.

Je lui adresse ma reconnaissance éternelle.

Yann Rigault      

A Paris, le 14 avril 2003

Google
Web www.surace-jujitsu.fr