Le 28 juin s’est déroulé à Narbonne le Tournoi des Ceintures d’or, organisé
par M. Patrick Lombardo (le même qui a mis ensemble une sorte de méthode qu’il a appelé «Pankido» en le présentant, avec
pas mal d’optimisme, comme une forme de «combat total») et par la S’Com.
«Clous» annoncés de la soirée, deux combats de choix, les «Super Fights».
Le reste des compétitions s’est effectués par pools et par catégorie de poids, avec le critère déclaré que la différence
de poids entre les composants d’une même pool ne devait pas dépasser les 5 kilos.
Ce tournoi a été caractérisé par deux efforts.
Le premier effort a été celui de M. Lombardo pour cacher au public, par la suite, que son meilleur élève, Pascal Barnabé,
avait été battu - par une spectaculaire clé au bras en projection - par un élève de maître Surace, Alexis Genre, dans l’un
des deux combats les plus prestigieux, justement les «Super-Fight».
Cela en fait avait été vécu par le bon Lombardo comme une coup mortel à ses tentatives d’accréditer son pauvre «Pankido»
comme un art martial et, en plus, pas moins que comme l’art martial la plus efficace qui existe, inventé évidemment par
lui-même, et qu’il essaie d’afficher, avec pas mal de bonne volonté, comme... combat total.
Le deuxième effort a été celui des élèves de M. Surace, pendant les combats, pour ne pas blesser et hospitaliser les
élèves de M. Lombardo.
Effort pas toujours réussi.
En ce qui concerne le premier effort, M. Lombardo, qui travaille dans le magazine «Karaté- Bushido» comme secrétaire
de rédaction, a consacré à ce tournoi deux articles: l’un plus petit, où les «Super-Fights» n’étaient pas indiqués
comme les deux combats les plus prestigieux de la soirée - ainsi qu’il avait été toujours affiché - mais comme des
simples combats «hors concours»; et citait à peine la victoire d’Alexis Genre, évitant soigneusement de préciser que
le battu était son meilleur élève Barnabé.
Ensuite il a fait paraître, dans le numéro suivant, un deuxième article plus étendu et détaillé, mais qui ne citait même
pas ce «Super-Fight», comme s’il n’avait jamais existé.
Il s’agit, on le voit, d’une affaire assez comique, qui ne cesse pas d’inspirer de commentaires amusés dans les milieux
parisiens des arts martiaux.
Cela, en ce qui concerne les efforts de M. Lombardo.
Quant aux efforts des élèves de maître Surace pour ne pas blesser et hospitaliser les élèves de M. Lombardo,
l’affaire est que ces élèves sont formés au JuJitsu Butokukai, méthode très pointue pour la défense réelle.
Certains réflexes fondamentaux de défense ne pouvant s’acquérir que par des combats, ils s’entraînent normalement à
des affrontements entre eux, ou contre adversaires de tout style à main nue ou armée.
Dans ces combats on applique pratiquement les mêmes critères qu’en situations réelles: tous les coups y étant permis
dans n’importe quelle partie du corps, sans protections et sans catégories de poids; et se déroulant sur du sol dur et
non sur tatami.
Il s’agit donc de combats extrêmement réalistes et pourtant bien Budo puisque, même en cas d’agression réelle, leur but
n’est pas de détruire l’adversaire - sauf en situations extrêmes - mais de le neutraliser seulement.
Si bien que même les atémi n’y visent normalement qu’à choquer un instant l’adversaire, pour pouvoir lui appliquer de
suite des techniques de neutralisation: clés, projections, immobilisations, strangulations, etc.
Ces sont les même critères adoptés, avec le succès qu’on connaît, dans les combats pour la Coupe du monde WBI de JuJitsu
en 1993 et 1994, remportée justement par deux élèves du Butokukai.
En raison de cela, lorsque M. Lombardo avait demandé à maître Stefano Surace de faire participer des élèves du Butokukai
à son «Tournoi des ceinture d’or», ce maître était assez perplexe, estimant que ses élèves auraient du mal à en respecter
le règlement, présenté comme très «libéral» et même très proche du «combat total», mais en réalité comportant trop
d’interdictions.
En effet dans un combat on agit en grande partie selon les réflexes qu’on a acquis, et les réflexes de ses élèves
contrastaient trop avec le règlement du tournoi. Il leur pouvait donc facilement arriver d’être disqualifié.
Les écoles désistent...
Par la suite, pourtant, il y eut un changement important dans le programme de M. Lombardo.
Il avait annoncé que le tournoi aurait lieu à Paris, à la salle Japy, bien connue pour les compétitions qu’elle
accueillit habituellement.
Mais ensuite, pour des raisons qui restent toujours peu claires, il annonça que le tournoi n’aurait plus eu lieu à Paris
mais... à Narbonne, ville à un bon millier de km de Paris, tout près de la frontière espagnole.
M. Lombardo confia à maître Surace que, à cause de cela, toutes les écoles parisiennes et du Nord de la France qui
s’étaient d’abord engagées à envoyer des combattants à son tournoi, avaient désisté, les unes après les autres.
Si même maître Surace se serait alors retiré, le tournoi serait devenu une compétition entre quelques élèves à
Lombardo et 4 ou 5 compétiteurs du Sud de la France, élèves d’amis à lui; et aurait dû être annulé ou se serait
réduit à bien peu de chose.
Cette situation fit mettre de côté, à maître Surace, ses perplexités: en voyant M. Lombardo, comme on dit,
«dans la merde», ne voulut pas l’y laisser.
Cela en ligne avec la bienveillance qu’un maître doit avoir envers de profs d’arts martiaux plus jeunes, dont la bonne
volonté ne se conjugue pas toujours avec les capacités d’organisations.
Il lui dit donc de ne pas s’inquiéter, car il aurait envoyé à Narbonne un bon nombre de ses élèves.
Et, en fait, il y amena 11 combattants, choisis parmi les plus «calmes», pour réduire le risque qu’ils débordent du
règlement et hospitalisent des adversaires.
De la sorte, les participants à ces compétition étaient:
- 11 du Butokukai;
- 9 du Pankido (élèves de Lombardo)
- 4 d’autres écoles du sud (2 Kishintai, 1 Kung Fu, 1 Bao dai)
- 1 de Kali, de la banlieue de Paris (dont le prof avait participé à certains de stages de maître Surace et reçu par
celui-ci de cours particuliers).
Le nombre des élèves de maître Surace était donc supérieur même à ceux de Lombardo et plus du double de toutes les
autres écoles mises ensemble.
La participation massive du Butokukai avait ainsi permis à ce tournoi de ne pas être annulé, d’avoir une dimension
nationale et même un prestige international, étant donné la renommée de cette école bien au-delà de l’Hexagone.
La dure leçon d’Olivier Mingot...
Mais, une fois à Narbonne, se passèrent des choses assez singulières.
D’abord la prescrite pesée des combattants pour la formation des pools ne fut pas effectuée.
La différence obligatoire de non plus de 5 kilos entre les composants de la même pool resta donc tout à fait hypothétique.
Dans le même pool se retrouvèrent des combattant dont la différence de poids allait, visiblement, bien au-delà de cette limite.
De plus, l’arbitre qui devait diriger les combats n’était autre que... M. Lombardo lui-même, aussi pour les combats
auxquels participaient ses élèves! Ce qui ne le mettait pas dans les meilleurs conditions pour être objectif et impartial.
Et, en fait, lorsque les combats commencèrent, il apparut évident que M. Lombardo avait des difficultés majeures à
sanctionner certains débordements de ses élèves du règlement, genre frapper à la nuque, à la colonne vertébrale, au
visage par coups de poing.
Maître Surace lui fit remarquer cela, en l’exhortant à disqualifier les coupables. M. Lombardo crut bon de faire la
sourde oreille, avec le résultat de produire la réaction des élèves du Butokukai.
Par exemple Olivier Mingot, ayant reçu un coup de poing au visage interdit par le règlement, ne bloqua pas son réflexe
immédiat de lancer un coup de genou aux parties génitales de son adversaire, qui se retrouva instantanément «ko» malgré
sa coquille.
Le public - auquel la presse locale avait annoncé qu’il se serait agi de combats où tout était permis, ou presque -
attribua à Mingot une véritable ovation.
A ce point, maître Surace dut faire recours à toute son autorité pour empêcher à d’autres de ses élèves d’avoir à
leur tour, face aux débordement de certains adversaires, d’autres réactions de ce type qui auraient donné d’ultérieur
travail à l’hôpital local.
Pour respecter les directives du maître, l’effort de ses élèves fut alors d’arriver à ne pas blesser à nouveau les
adversaires, en freinant leur réflexes Butokukai.
Tâche assez difficile face à des compétiteurs qui - très courageux mais visiblement non formés au combat réel - dans
leurs actions assez confuses exposaient sans cesse leurs points sensibles et vitaux le plus dangereux: nuque, gorge, yeux,
parties génitales, reins, etc.
Cela donnait lieu aux situations les plus curieuses. Certains du Butokukai par exemple, pour ne pas frapper les
points sensibles de leurs adversaires, totalement à découvert, préféraient sortir du tatami.
Un élève dut se retirer dès le début du combat, après quelques seconds, puisque, soucieux de ne pas faire mal à
l’adversaire, il ne se mit même pas en garde; en recevant ainsi au visage, à froid, un coup de pied haut qui
normalement aurait été fatal à l’auteur: cet élève d’habitude n’attendant que cela pour frapper instantanément
aux parties (les coups de pieds hauts, très utilisés en compétition sportives, sont suicidaires en combat réel
car ils exposent carrément, entre autres, les parties génitales).
Quant à M. Lombardo, tout à fait dépassé par les événements, vaguait sur le tatami apparemment sans trop savoir quoi
faire, sauf intervenir vite pour arrêter le combat lorsqu’il voyait que l’un des siens, projeté ou entraîné au sol
par un élève Butokukai, s’y trouvait à mal parti, en évitant de justesse sa reddition. Ou bien, à la fin, pour donner
la victoire toujours, ou presque, à ses élèves.
... et le «dévissement de bras» par Alexis Genre
Pour qu’il donne la victoire à un combattant du Butokukai, il fallut que l’un de ceux-ci, Alexis
Genre, dans le «Super-Fight», dévisse presque le bras du meilleur élève de M. Lombardo, Pascal Barnabé, avec un superbe
clé en projection.
Barnabé, combattant par ailleurs très courageux, fut hospitalisé d’urgence et ne put se représenter à la cérémonie finale.
La technique d’Alexis Genre avait été portée de façon si foudroyante que, pour une fois, Lombardo n’avait pas fait à temps
à interrompre l’action avant que son élève soit contraint à céder.
C’est ainsi que Alexis Genre a remporté l’un des deux combats les plus prestigieux, les «Super- Fights» (l’autre étant
remporté par Amhet Basoev, un redoutable combattant venu de Chéchènie, présenté par l’école Ki shin tai de Marseille).
Bien. La soirée conclue, il s’agissait maintenant d’informer le public du déroulement du tournoi.
Or M. Lombardo, tout pris par son souci de valoriser son Pankido, présenté avec pas mal d’optimisme comme très efficace,
avait un gros problème: il n’arrivait pas a supporter l’idée de devoir faire part au public que son meilleur élève avait
été battu dans l’un des deux combats «clou» de la soirée.
Il fit alors des incroyables acrobaties dans se deux articles pour cacher cela, ainsi que nous avons indiqué plus haut.
Mais évidemment cela ne pouvait pas être caché par «Butokukai News»; qui diffusa un «flash» avec une brève chronique de
la soirée, citant la victoire d’Alexis Genre au «Super-Fight»; et, calcules faits, concluait que l’équipe Butokukai, malgré
ce règlement fort gênant pour ses combattant, et malgré l’allure de l’arbitrage, avait remporté aussi le classement par
école et par nombre de médailles.
Et on y glissait avec indulgence sur les multiples bavures de M. Lombardo.
Lombardo ulcéré...
Ce flash de «Butokukai News», citant la défaite de son meilleur élève, ulcéra extraordinairement M.
Lombardo jusqu’à lui faire concevoir une véritable rancune à l’égard de maître Surace.
Qui pourtant avait sauvé deux fois sa soirée: une fois en ne se désistant pas d’y faire participer son école lorsque
toute les autre écoles parisiennes et du Nord avaient abandonné Lombardo; et une deuxième en évitant que les
combattants Butokukai blessent ultérieurement ses élèves.
Bon. Emporté par cette rancune, M. Lombardo s’adonna à d’autres bavures.
«Karaté-Bushido» l’avait chargé de préparer un reportage sur le Ju-Jitsu en France. Dans un tel reportage il fallait
évidemment donner une place adéquate au Butokukai, en raison de son prestige international et du fait que maître Surace
est le plus grand expert actuel de cette discipline dans le monde.
En effet, un large encadré avait été préparé et mis en page sur cette école, ainsi que d’autres encadrés sur différents
styles de JuJitsu, ou inspirées de celui-ci.
Eh bien, qu’est-ce qu’il fit le bon Lombardo? Aveuglé par sa rage contre maître Surace, il ne put s’empêcher d’enlever
tout simplement, de la page, l’encadré sur le Ju-Jitsu Butokukai.
Dans ce reportage il donna ainsi une large place, même avec des encadrés spécifiques, à des écoles dont certaines ne sont
qu’une mélange de judo, karaté et aïkido, ne pouvant donc pas s’afficher correctement comme JuJitsu; et citait à peine en
passant, en deux mots, le JuJitsu Butokukai.
Cela contre tout devoir d’information objective - faute professionnel bien grave pour quelqu’un qui écrit dans la presse
- et en contraste criard avec la tradition d’information impartial qui a toujours été l’une des qualité du magazine «Karaté
Bushido».
Et tandis que la presse et la TV japonaises confèrent au Ju-Jitsu Butokukai une estime et une place sans comparaison
supérieures aux autres Ju-Jitsu existants en France en raison de son authenticité, du très haut niveau de sa technique
et de son éthique, voire de son maître.
Que M. Lombardo soit devenu, ou soit en train de devenir, le patron de «Karaté-Bushido»?
A la lumière de ces faits illuminant, cela - hélas pour ce magazine jusque-là impeccable - se pourrait.
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